Les petits bourgeois
Il était une fois
De petites gens pleines d’opinions
Qui cancanaient sur les seuils de leurs maisons
Ah ! Les petits bourgeois !
Dans leurs habits d’une ère révolue
Ils animaient la rue de leurs bavardages
À leur porte-monnaie tout dévolus
En faisaient étalage
Petites âmes étriquées
À la langue médisante
Ils épiaient furtivement l’étranger
Et auraient aimé connaître quelque diablerie malveillante
Ah ! Les petits bourgeois !
Dans leur monde si bien peuplé
Se prenaient pour les rois
D’une magnifique cité
Ils n’étaient malheureusement pour eux
Pas à l’abri
D’un ennemi insidieusement dangereux
L’ouverture d’esprit
Elle s’invita un jour chez eux
En ange dissimulée
Charma leurs bambins courageux
Et leur rendit la liberté
Pauvres petits bourgeois !
Seuls à présent
Pour revendiquer leurs droits
D’un autre temps
Sans aucun doute
Sont-ils toujours
En train de médire
Sous leurs vieilles voûtes
Ignorants tels des vautours
Et surtout scrutant le moindre sourire.