Flegme
Flegme
Flegmatique
Alanguies mélancolique
Mes pensées hument le parfum
Salé et entêtant des embruns
Dans mon sang s’écoule
Lentement roucoule
Une oisiveté insaisissable
Qui se pâme dans le sable
Du temps interminable
Je suis sans fable
L’esprit inanimé
La tête vide d’idées
La fainéantise a frappé
Aux portes de mon corps épuisé
Par des nuits agitées
Qui sans cesse viennent alimenter
Une imagination démesurée
Dans laquelle je m’immerge avec félicité
Je suis ivre
Ivre et libre
Mes mouvements se font au ralenti
Je sens pointer l’envie
Mais si j’y pense, j’oublie
Je me concentre et je ris
Plus rien
Ne vient
Seule et isolée
Je navigue dans d’étranges contrées
Les mots n’ont de sens
Que si je choisis leur non-sens
Ainsi de bonheur
Naît le « sens » cœur
D’euphorie
Jaillit la mort qui rit
Et de flagornerie
Surgit le dragon de la nuit
Animal mystérieux
Qui encense les esprits curieux
Et qui dément l’idée même
Que seul ce que l’on voit sème
Les graines de l’avenir
Alors que les souvenirs
D’images fabriquées
Créent les aspirations de demain
Et conduisent à l’issue d’un chemin
Barré d’un sens interdit
Qui caresse la flatterie
L’intelligence est synonyme
D’un insensé mime
Et s’évertue à copier
Les idées indécemment exposées
Aux lecteurs non avertis
Qui croient tout ce qu’on leur dit
Flegme
Flegmatique
Abreuvée de nectar capiteux
J’observe les belliqueux
S’agglutiner dans la foule
Et se faire embarquer par la houle
Des esprits échauffés
Qui scandent sans penser
Des mots qui leur ont été dictés
Ils ressemblent à ces hologrammes figés
Pour promouvoir avec fausseté
Les mérite d’un pouvoir usurpé
Comment réagir
Et même agir ?
Mieux vaut s’abîmer
Dans une saveur sucrée
D’une douceur interdite
Mais ô combien sublime et inédite
Rester loin des élucubrations
Habitée par la sanction
De cette léthargie
Qui coule à l’infini
Dans mes veines langoureuses
Dont le seul destin, vile ensorceleuse
Est de suivre ta tiédeur
Et de m’affranchir de toute clameur