Petit homme qui foule la Terre
Petit homme qui foule la Terre
La Terre des hommes, pourtant la Terre-mère
Ton pied chavire quand les marées
Vont et viennent sous la lune éclairée
Ton regard se perd dans l’immensité
Des plaines et des lointains trop éloignés
Pour que tu puisses les imaginer
Alors tes rêves tu as délaissés
Petit homme qui court sur les pierres
Pieds nus ou pieds chaussés, pieds qui crient misère
Tu as déjà tout compris du mystère
Qui entoure notre planète la Terre
C’est pourquoi tu t’obstines
À poursuivre des réponses anodines
Dans les confins de l’univers
Mais n’as-tu pas compris que ta vie est éphémère ?
C’est ici qu’il te faut la vivre
Si tu veux des réponses, cherche dans les livres
Ils te dévoileront des secrets
Dont l’attrait est plus puissant, et sans regrets
Que tes chimères infantiles
D’aller explorer l’inutile
Petit homme qui résiste au temps
Ne sois pas si pressé d’aller de l’avant
Les souvenirs du passé
Créent ton présent et rêvent de t’emmener
Par-delà toutes tes vaines aspirations
Pourquoi gardes-tu les paupières closes, comme une expiation ?
Quelle faute as-tu donc commise
Pour que tu te sentes si à l’étroit dans cette remise
Qu’est ta planète à toi ?
N’est-elle pas assez vaste en soi
Et n’est-elle pas le plus beau terrain de jeux
Qui t’ai été donné d’admirer de tes yeux ?
Regarde dans ton cœur
Et écoute sa peine et ses douleurs
Ne va pas t’éloigner de ce qu’elle t’a accordé
C’est ici que ta vie prend du sens et trouve sa vérité
Petit homme qui voit les éternels demains
Mais qui ne sait toujours pas qu’il est entre de bonnes mains
Dont le regard est toujours tourné
Vers des grandeurs maintes fois échouées
Ne sois pas si prétentieux de croire
Que tu pourras un jour te rendre de l’autre côté du miroir
Tu ferais mieux de contempler autour de toi
Les innombrables possibilités et choix
Que tu peux faire sans craindre de t’égarer
Et de perdre une seule minute que tu as pour exister
Respire et avance avec l’assurance
Que c’est ici que se remplissent tes espérances
Et qu’elles se réalisent ou pas
Tu peux toujours les suivre au-delà
De ce que tu ne vois pas
Enlève le voile qui s’est abaissé malgré toi
Sur tes yeux fatigués de constamment rechercher
Une raison d’être, ta raison d’exister
Ailleurs que dans tes sentiments, dans tes sensations
Les autres ne te rendront pas la version
Que tu espères si ardemment devenir
Ton unique espoir est de ne pas courir
Après les regards qui devraient te construire
Petit homme dont la tête est remplie d’ombres de cire
Petit homme qui piétine ses semblables
Parce qu’ils ne ressemblent pas au modèle de sable
Édicté par les adages du temps
Qui voudraient qu’on soit tous les mêmes enfants
De la naissance à l’ultime soupir
N’être que de pâles copies d’un même empire
Ne réalises-tu pas à quel point les différences
Sont des richesses et que les gens qui pensent
Peuvent emmener le monde plus loin
Que ceux qui préfèrent manger dans les mains
De quelques hommes de loi
Qui se prennent, au nom de quoi, pour des rois !
Qui foulent et qui écrasent les fragilités
Au nom d’une pseudo aménité
Parce que seuls les plus forts
S’en sortiront face à la mort ?
Quelle impertinence de penser que l’éternité
Viendra un jour se jeter à nos pieds
Petit homme qui foule la Terre
Dont la vie est éphémère
Petit homme qui court sur les pierres
Mais qui craint de tomber à terre
Petit homme qui résiste au temps
Et qui ne sais pas comment se défendre contre le vent
Petit homme qui voit les éternels demains
Mais qui ignore s’il sera encore debout demain
Petit homme qui piétine ses semblables
Sans comprendre qu’il est ne train de détruire sa propre fable.